Histoire

Tombeau de lumière. Le deuil de guerre du maître-verrier Albert Echivard (1914-1939)

5 décembre 2014
Durée : 00:32:52
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Journée d'études - L'artiste et la Grande Guerre, le conflit comme inspiration de 1914 à nos jours

 

Intervenant : Stéphane TISON, Maître de conférences en Histoire contemporaine, CERHIO UMR 6258 - Université du Maine

 

Tombeau de lumière. Le deuil de guerre du maître-verrier Albert Echivard (1914-1939)

En 1914, Albert Échivard est un maître-verrier de renommée nationale qui a contribué à la renaissance de la verrerie mancelle initiée dans la 2e moitié du XIXe siècle. Son fils, Maxime, élève de l’École des Arts décoratifs de Paris, commence lui-même une œuvre personnelle au début des années 1910. Conscrit depuis deux ans au moment de la déclaration de guerre, il est porté disparu dans la Somme le 2 octobre 1914. Dès lors, son père ne va cesser d’entretenir le souvenir de ce fils en réunissant d’abord ses amis, en construisant un réseau commémoratif qui dépasse les limites du cercle de deuil pour faire connaître  ses premières œuvres. Surtout, il le représente dans une dizaine d’œuvres et de verrières entre 1915 à 1938, inscrivant cette mort dans une lecture à la fois patriotique et religieuse. Le travail d’un deuil complexe, sur le temps long, s’y dessine dans l’évolution d’une expression qui glisse d’un style figuratif propre à la Belle Epoque aux arts décoratifs.

 

Enlightened Grave. The war grief of the master glassmaker Albert Échivard (1914-1939)

In 1914, Albert Échivard was a well-known French master glassmaker who contributed to the renaissance of glassware artwork in Le Mans (Sarthe) during the second half of the century. His son, Maxime studied at the École des Arts Décoratifs in Paris and by 1910-1914, he began a distinctive personalized work. In August 1914, when the war began, Maxime Echivard was already enlisted in the army for the past two years. Barely few weeks later, on 2d October 1914, he was declared missing in the Somme district (department). Therefore, his father maintained and kept alive his memory son. First, he gathered friends regularly and second, he built a commemorative network extending beyond the immediate limits of the mourning community. His goal was to make his son’s first initial works well-known. Above all, he represented his son’s death in several glass roofs realized between 1915 and 1938, enshrined into a combined patriotic and religious frame. This was a complex grieving process to be appreciated on a long term as theses representations of mourning evolved from the figurative style typical of the Belle Époque toward the Decorative Arts period.

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