Forum Le Monde Le Mans

2014 - Qui tient promesse ?

"La question de la promesse n’est pas d’abord celle de l’infidélité. Pour penser vraiment la promesse, il faut cesser de l’envisager à l’horizon du manquement, de la trahison, bref de la fausse promesse. Car si cet engagement a une valeur, c’est comme décision d’affirmer la responsabilité humaine, notre aptitude à répondre de la parole donnée. Cette parole, ici, est action : que je dise « je t’aimerai toujours », « en janvier j’aurai fait baisser le chômage » ou simplement « demain je serai à l’heure au rendez-vous », à l’instant même où je promets, je proclame non seulement l’incertitude de l’avenir mais surtout ma capacité absolue à engager ce futur si imprévisible, et qui soudain dépend tout entier de moi. Acte éminemment éthique, la promesse est la manifestation la plus puissante de notre volonté, le témoignage le plus exaltant de notre liberté. « La promesse est un acte impossible, mais c’est le seul digne de ce nom », résumait naguère Jacques Derrida. Ni échange ni contrat, cette parole qui se jette en avant représente le don inconditionnel qui m’oblige, le geste inouï qui me lie à autrui. Sans elle il n’y a ni confiance, ni amour, ni religion, ni droit, ni politique. La promesse fonde la possibilité même d’un monde à venir. En ce sens, c’est la promesse, et elle seule, qui nous fait tenir." Jean Birnbaum, Responsable du Monde des Livres - Coordinateur et animateur du Forum

L'événement littérature, une promesse en deçà du temps

15 novembre 2014
Durée : 00:30:03
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Marie GIL - L'événement littérature, une promesse en deçà du temps

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