Histoire

La photographie mobilisée, 1914-1918

5 décembre 2014
Durée : 00:39:55
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Journée d'études - L'artiste et la Grande Guerre, le conflit comme inspiration de 1914 à nos jours

 

Intervenant Alexandre LAFON, Post-doctorant, FRAMESPA UMR 5136 - Université de Toulouse - Jean Jaurès, CRID 14-18, Directeur adjoint du GIP "Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale"

 

La photographie mobilisée, 1914-1918

Á la veille de la Première Guerre mondiale, la photographie connaît une certaine démocratisation comme pratique privée et comme support de communication dans la presse généraliste et spécialisée. Elle permet de donner à voir ce que l’on présente alors encore souvent comme « la réalité ». Le conflit qui s’ouvre en août 1914 accélère davantage sa diffusion du fait même d’une demande publique et privée de voir ce qui se déroule, d’en donner une représentation visuelle la plus réaliste possible, de conserver enfin les souvenirs du conflit. Il s’agit aussi pour les décideurs de contrôler la production et la diffusion des images, et alimenter l’imaginaire de l’arrière sans dévoiler les aspects les plus démoralisateurs du front. Plus largement, elle s’inscrit dans la problématique assez spécifique de la Première Guerre mondiale, celle du « témoignage ». Les soldats en particulier, contre les interdits de la hiérarchie, développe une pratique spécifique de la photographie centrée sur la profondeur de leurs liens relationnels.

L’image photographique comme support mémoriel du « vrai » apparaît ainsi massivement mobilisée durant l’ensemble du conflit. La presse, l’autorité militaire, l’Etat, les soldats usent de la photographie selon une logique commune : donner à voir la guerre et en conserver le souvenir. Mais la confrontation des corpus montrent combien la « réalité » supposée de la guerre fixée par l’image photographique connaît des divergences selon les producteurs et les diffuseurs mentionnés plus haut, presse, autorité militaire, Etat et soldats.

The mobilized photography: 1914-1918

On the eve of the First World War, photography is experiencing a certain democratization as private practice and as a communication medium in the mainstream and trade press. It allows to make visible what is so often still present as "reality." The conflict, which opens in August 1914 further accelerates its spread because even a public and private demand to see what happens, to give the most realistic visual representation, to finally keep the memories of the conflict. It is also for policymakers to control the production and distribution of images, and feed the imagination of the back without revealing the most demoralizing aspect of the front. More broadly, it is part of the very specific problem of the First World War, that of "testimony". The soldiers in particular, against the prohibitions of the hierarchy, develops a specific practice of photography centered on the depth of their relationship links.
The photographic image as a memorial support "true" thus appears massively mobilized during the entire conflict. The press, the military authority, the state, the soldiers wear of photography as a common logic: to see the war and preserve the memory. But the confrontation of corpus show how the "reality" of the war supposed to be fixed by the photographic image known differences as producers and broadcasters mentioned above, press, military authority, state and soldiers.

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